Les bornes de recharge électrique fleurissent

Fin 2023, l’agglomération de Cholet compte une quarantaine de sites de recharge de véhicules électriques, dont 28 dans sa ville-centre. Les acteurs privés commencent à s’y développer.

Depuis quelques mois, les bornes de recharge pour véhicules électriques fleurissent à Cholet et ses alentours. Déjà opérationnelles ou en cours de raccordement, elles sortent de l’asphalte des parkings de zones commerciales. La marque Allego est ainsi présente zone de la Ménardière, à La Séguinière, et le long de l’avenue d’Angers. De son côté, Powerdot, leader sur le marché français, compte plusieurs sites, comme zone des Pagannes. Ces opérateurs privés, parmi lesquels on trouve aussi Freshmile, E-Totem, Last Mile Solutions, Mobilygreen et Driveco, tous présents dans le territoire choletais, profitent des prescriptions de la loi LOM–Loi d’orientation des mobilités – de décembre 2019. Elle impose, pour 2025, l’installation de bornes sur les parkings de supermarchés, d’entreprises ou de copropriétés. Obligation que n’a pas attendue un acteur local pour mailler le territoire de l’agglomération. Si, à Cholet, vous chargez votre voiture avenue de Nantes, rue Salbérie ou boulevard Delhumeau-Plessis, vous le faites sur une borne du Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire (Sieml) via son réseau Ouest charge, commun à huit syndicats de l’Ouest. Dans Cholet Agglomération sont disséminés 22 sites du Sieml, sur un total de – fruit d’un décompte de Ouest-France – 44 sites de recharge accessibles au pub

70 nouveaux points de charge d’ici 2025

À ce jour, le Sieml a installé 214 bornes dont 50 dans l’agglo (85 points de charge). On en trouve ainsi à La Séguinière, La Romagne, Yzernay, La Tessoualle ou au May-sur-Èvre, au total dans 13 de ses 26 communes. En 2016, à l’heure des premières implantations, l’idée était d’« installer grosso modo un site de recharge tous les 20 kilomètres », indique Julien Gérault, responsable Infrastructure de recharge pour véhicule électrique au Sieml. Adjointe au maire de Cholet en charge de la voirie, Annick Jeanneteau suit de près le dossier des bornes de recharge électrique. Elle observe qu’à l’échelle de l’agglo, ces 50 bornes sont souvent « vétustes, de faible puissance et plus ou moins utilisées selon les communes ou, à Cholet, leur lieu d’implantation ». L’élue ne peut ainsi que se satisfaire de 70 nouveaux points de charge d’ici 2025, et 250 autresàhorizon 2030. Cette perspective est issue du schéma directeur pour les infrastructures de recharge pour véhicules électriques de Maine-et-Loire, arrêté par le Sieml en mars 2023. Un schéma directeur second du genre, après celui du milieu des années 2010. Il définit une nouvelle phase de déploiement dans « l’ensemble du territoire pour densifier et accompagner la mobilité électrique qui est en train de se développer », présente Julien Gérault.

Des vœux d’implantations

En amont du déploiement à venir, la ville de Cholet, depuis la rentrée de septembre, a « fait une étude quartier par quartier en ciblant tous les endroits où on pense qu’une borne serait nécessaire », explique Annick Jeanneteau. Ont été privilégiés les zones d’habitat vertical, celles de maisons individuelles sans garage ou avec garage étroit, les bâtiments publics, les parkings de petite taille, les zones de bureaux et de futurs projets urbains. Contrairement au premier déploiement, totalement pris en charge par le Sieml, le second aura un coût pour la collectivité. Non négligeable. « La participation à l’investissement de la commune sera de 25 % », précise Julien Gérault. « On estime que ça va coûter 6 500 € par borne à deux prises », chiffre l’élue choletaise. Soit, pour 2024-2025, un coût de 950 000 € pour l’Agglo, qui attend un retour sur ses vœux fin janvier 2024. Vincent DANET

«On sait qu’avec l’interdiction du thermique en 2035 et la rotation du parc, le pic de la mobilité électrique va se faire plutôt entre 2040 et 2050, mais, pour autant, on continue d’accompagner cette mobilité par des maillages complémentaires.» Julien Gérault, du Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire.

Le Sieml, acteur historique en Maine-et-Loire

Créé en 1925 avec la volonté d’électrifier les campagnes, le Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et Loire (Sieml) a choisi, « pour 2015- 2016, de se lancer dans la création d’une infrastructure un peu précurseur », présente Julien Gérault, responsable infrastructure de recharge pour véhicule électrique (IRVE) au Sieml. Après 186 bornes en 2016- 2017, dix autres, rapides, ont été installées en 2019 et 18, rapides aussi, en 2023. Encore au début des années 2010, « les fabricants de voitures ne voulaient pas en fabriquer d’électriques, parce qu’il n’y avait pas de bornes et les fabricants de bornes ne souhaitaient pas accélérer parce qu’il n’y avait pas de voitures électriques, rappelle Julien Gérault. C’était un peu le serpent qui se mordait la queue ». En 2023, le Sieml a arrêté un schéma directeur de la mobilité électrique. « Chaque département doit en avoir un. »

Viser désormais les centres-bourgs

Cette nouvelle étape doit permettre de « travailler avec les opérateurs privés le plus possible, pour ne plus avoir seulement un maillage du territoire, c’est-à-dire une borne tous les 20 kilomètres, mais d’en installer là où ilyades besoins ». Les trois prochaines années, les installations se feront à un rythme soutenu. « Après, on va affiner, avec l’analyse des charges, si les bornes sont saturées, ou pas, si on doit en déployer plus, etc. » Pour cette montée en puissance, les centres-bourgs sont visés. « La place de l’Église, de la Mairie. On a quand même des zones rurales qui sont assez anciennes dans le Maine-et-Loire, où on se retrouve avec des habitations sans garage privatif ». Cholet reste une préoccupation. « On est sur du vertical, où les personnes se rechargent dans des poches de stationnement et, là aussi, il y a un besoin », perçu via l’utilisation des bornes actuelles.

«On sait qu’avec l’interdiction du thermique en 2035 et la rotation du parc, le pic de la mobilité électrique va se faire plutôt entre 2040 et 2050, mais, pour autant, on continue d’accompagner cette mobilité par des maillages complémentaires.» Julien Gérault, du Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire.

En 2023, en Maine-et-Loire, le nombre de points de charge pour véhicules électriques a augmenté de 60 % (tous acteurs). « C’est pas rien. On est au-dessus de la moyenne nationale. Le paysage de la borne de recharge n’aura plus rien à voir dans deux ou trois ans. Ça montrera à ceux qui hésitent encore à passer à l’électrique qu’ils n’auront plus à craindre de le faire. »

Julien Gérault

responsable Infrastructure de recharge pour véhicule électrique, Sieml

Vincent DANET . 21/12/2023 . Les bornes de recharge électriques fleurissent . Ouest-France . N°20231221